Dans
la crise de 1789, jeune comte d’Artois soutint le parti
de la réaction, ce qui lui attira tant d’impopularité
qu’après le 14 juillet son frère Louis XVI
lui conseilla de quitter le pays.
Au
printemps de 1814, il rentra en France à la suite des armées
alliées en Lorraine, cherchant à provoquer, sans
grand succès, un mouvement en faveur des Bourbons. Après
l’abdication de Napoléon, et sans attendre l’invitation
du gouvernement provisoire présidé par Talleyrand,
il se présenta à Paris. L'accueil est plus que chaleureux.
Les Français avaient oublié qu'un monarque pouvait
monter à cheval. A 67 ans, le nouveau roi a l'air d'un
jeune homme. Après quelque hésitation, le Sénat
se résigna à le reconnaître comme lieutenant
général du royaume en attendant l’arrivée
de Louis XVIII.
Au
cours de la première Restauration, son rôle fut négligeable.
Mais, après le second retour du roi, Monsieur, frère
du roi, étant l’héritier du trône, devint
le chef et l’espoir du parti ultraroyaliste qui combattait
la politique conciliante et modérée de Louis XVIII.
Toutefois, lorsqu’il succéda à son frère
le 24 septembre 1824, Charles X connut quelques mois d’une
véritable popularité.
Depuis
la mort en 1805 de la dernière de ses maîtresses,
Louise de Polastron, sa conduite morale était irréprochable;
sa piété donnait à croire qu’il était
un instrument du clergé. Mais, bien qu’il eût
déclaré accepter la Charte, il ne pouvait se résigner
au rôle d’un roi constitutionnel, et sa politique
donna l’impression d’un retour à l’Ancien
Régime.
En
politique extérieure, il voulut donner à la France
une attitude plus active, d’où l’intervention
en faveur de la Grèce et l’expédition d’Alger.
En mars 1830, il entra en conflit avec la majorité de la
Chambre élue qui refusait de collaborer avec le ministère
Polignac investi de sa confiance.
Une
tentative malencontreuse de coup d’État (25 juillet
1830) provoqua le soulèvement de la population parisienne.
Après trois jours de combats les 27, 28 et 29 juillet 1830,
qu’il ne sut pas diriger, réfugié à
Rambouillet Charles X fut contraint d’abdiquer en faveur
de son petit-fils, le jeune duc Henri de Bordeaux; il se résigna
à quitter une troisième fois la France en montrant
une dignité exemplaire. Accompagné du duc d'Angoulême,
son fils, la duchesse d'Angoulême qui, fille de feu Louis
XVI, est à la fois sa nièce et sa belle-fille, la
duchesse Marie Caroline de Berry, son autre belle-fille, et ses
petits enfants, Henri de Bordeaux et Marie Louise il gagnera le
port de Cherbourg 'où il s'embarquera pour la Grande-Bretagne.